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LES GRANDS PHILOSOPHES

 

* Socrate :

Est un philosophe de la Grèce antique (Ve siècle av. J.-C.) considéré comme le père de la philosophie occidentale et l’un des inventeurs de la philosophie morale. Sa devise est : « Connais-toi toi-même ».
N'ayant laissé aucune œuvre écrite, sa philosophie nous est parvenue par l'intermédiaire de témoignages indirects ; en particulier par les écrits de son disciple Platon. Mais pourquoi Socrate a été aussi important ?
Une des raisons essentielles a été qu’il a  considéré la raison, la connaissance, l’éthique et les valeurs morales comme des composantes essentielles de l’homme, dans la recherche de son bonheur. D’ailleurs, ce qu’il voulait, était le bien-être de l’autre. Socrate, fils de Phénarète, sage-femme, disait que, comme sa mère faisait accoucher les femmes, lui faisait accoucher les esprits des pensées qu'ils contenaient déjà, sans le savoir ou en être conscients. En effet, la stupeur que provoque Socrate tient essentiellement au fait que ses interlocuteurs sont mis face à leurs propres contradictions ; ces contradictions qui naissent de ce regard tourné soudainement sur soi-même engendrent des troubles de l’âme dont elle a besoin de se délivrer. Dans les dialogues qu’il entreprend, Socrate est généralement celui qui interroge ; ses questions ont pour but de faire venir à l'observation les idées de ses interlocuteurs, pour en examiner ensuite la cohérence : s’agit-il d’une chimère ou de quelque chose de viable ou d'utile ? Ainsi, dans ces dialogues, Socrate se présente comme celui qui sait, celui qui observe et non pas comme un ignorant ou un aveugle, comme un esprit stérile en ce qui concerne la sagesse, et qui ne possède qu’un seul art, celui de la maïeutique. Socrate était physiquement très laid : il était chauve et avait le nez épaté. Il ressemblait à un satyre ou à un silène. Un tel visage était moralement scandaleux, car la laideur était considérée par les physionomistes de l’époque comme l’indice de l’intempérance et du vice. Pour comprendre le caractère du personnage, lisons cet extrait de l’œuvre de Cicéron :
 « Zopyre, qui se donnait pour un habile physionomiste, l’ayant examiné devant une nombreuse compagnie, fit le dénombrement des vices qu’il découvrait en lui et chacun se prit à rire, car on ne voyait rien de tout cela dans Socrate. Il sauva l’honneur de Zopyre en déclarant que véritablement il était porté à tous ces vices, mais qu’il s’en était guéri avec le secours de la raison […]». En ce qui concerne ses relations avec les sophistes, les philosophes rhéteurs, il est d’accord pour faire des hommes capables de bien parler et de bien agir, capables de gérer les affaires publiques et les affaires domestiques. Par contre, Socrate part du principe que le signe d’une capacité acquise est le savoir. Or, le signe du savoir est la capacité à transmettre ce que l’on sait. Socrate entreprit donc d’interroger les sophistes sur la nature du juste, du pieux, de la vertu et il trouva que ces sophistes ne répondaient pas d’une manière satisfaisante, et se trouvaient souvent en contradiction avec eux-mêmes.
En conclusion, l’art suppose la science. Alors que les physiologues, selon Socrate, ont eu l’idée de la science sans la matière, les sophistes ont eu l’idée de la matière, mais sans la science. Il apparaît ainsi une conception de la sagesse qui, en réunissant l’art et la science, serait capable de se suffire à elle-même, de former les hommes, et dans laquelle se trouverait le bonheur véritable. Telle est une des significations du « Connais-toi toi-même ».

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* Platon :

(429-347 avant J.-C.) avait 28 ans quand mourut le maître qu’il aimait. Il conserva pendant sa longue vie la nostalgie d’une cité juste, c’est-à-dire d’une cité où un Socrate ne serait pas mis à mort. Ce thème dénominateur l’amena à une réforme profonde de la philosophie exposée tout au long de ses « dialogues ». On peut considérer Platon comme le père de la science politique.
Le philosophe, selon Platon, doit devenir un législateur et un réformateur politique afin d'obtenir l'instauration de la justice dans la cité.
Il créa également une célèbre école, l’académie. La philosophie platonicienne se caractérise par son extrême richesse. On a l’impression qu’il n’y a pas de problèmes ou de questions que Platon n’ait déjà soulevés. Platon s’est tourné aussi bien vers la philosophie politique que vers la philosophie morale, la théorie de la connaissance, la cosmologie ou l’esthétique. Ses positions sont encore souvent discutées ou défendues par la philosophie contemporaine. Karl Popper a critiqué en plein XXe siècle le « communisme de Platon », tandis que le platonisme est une position qui fut défendue de nos jours aussi bien par Frege que par Russell. Platon a développé toute une métaphysique des idées. Selon lui, « les idées » sont la vraie réalité de l’homme. En effet, elles sont la représentation abstraite d’un être, d’un rapport entre des choses, d’un objet et elles font partie de son monde intérieur, d’où leur importance. Pour Platon, l’homme est constitué de deux parties fondamentales. L’esprit, l’âme que l’on pourrait associer au monde de la substance, de l’énergie et le corps que l´on pourrait associer au monde du temporel, de la matière. L'essence est première, supérieure. Ce point de vue est discutable. Jean-Paul Sartre dira quant à lui que « l'existence précède l'essence ». Pour Platon, il existe un « monde intelligible ». Ce « monde des idées » s'oppose à celui des phénomènes contingents, accidentels, fluctuants, multiples, celui des apparences perçues par les sens ; le « monde sensible ». Il oppose donc un monde d'essences unies, éternelles, parfaites à un monde factuel terrestre.
C'est la réminiscence qui, selon Platon, nous permet de connaître les idées de ce monde parfait. Cette hypothèse suppose l'immortalité de l'âme qui, en séjournant dans un monde intelligible supérieur au monde empirique, se souvient des réalités divines qu'elle y a vues. Cette hypothèse métaphysique rejoint la philosophie aryenne de l'Inde révélée par les védas vers -1500 ans avant Jésus-Christ et la philosophie chinoise, le Tao, la voix révélée par Lao-tseu, philosophe  qui a vécu au VIe siècle avant Jésus-Christ. En Inde, Les védas dépeignent Brahman comme la réalité ultime, l'âme absolue ou universelle (Paramatman). Le Brahman est l'indescriptible, l’inépuisable, l’incorporel, l’omniscient, l’omniprésent, l'original, la première existence infinie, l'absolu, le transcendant, l’immanent, l'éternel, et le principe ultime qui est, sans un commencement, sans une fin, qui est caché dans tout et qui est la cause, la source, le matériel et l'effet de toute création connue, inconnue et pourtant arrivée dans l'univers entier. L'hindou croit aussi à l’immortalité de l’âme, à la transmigration. Le corps n'étant qu'une enveloppe matérielle temporaire. Lorsque survient le moment de quitter la vie, l'âme ou « l’âtman », sort du corps et peut enfin atteindre la libération ou « mokshàc », c’est à direla réintégration à la substance, à l’essence originelle. Cependant, si son « karman » a accumulé le fruit de trop d'actes négatifs, les mauvaises actions, « l'âtman » s'incarne dans un nouveau corps sur une planète comme la terre, afin d'y subir le poids de ses mauvaises actions. En Chine, on retrouve le même principe. Le tao ou dao, en chinois 道, est la force fondamentale qui coule en toutes choses dans l’univers, vivantes ou inertes. C'est l’essence même de la réalité et par nature ineffable et indescriptible. Il est représenté par le « tàijítú », symbole représentant l’unité au-delà du dualisme ying-yang, soit respectivement l'entropie positive et négative. Le dao peut être considéré comme la matrice préalable au sein de l'univers au passage du « qi » ou souffle originel, précédant la parité binaire du ying-yang. Il est au cœur des conceptions éthiques chinoises (le mot "daode", morale, en est issu), généralement considérées comme une pragmatique du juste milieu, ou du choix propice. Le tao est la notion maîtresse à l'œuvre dans le taoïsme, philosophie et voie spirituelle chinoise ; le confucianisme y fait référence aussi. Outre ses hypothèses métaphysiques, Platon a développé plusieurs méthodes de conduite du raisonnement : méthode des conséquences, qui consiste à examiner toutes les conséquences d'une hypothèse ; méthode de division, qui consiste à diviser l'objet que l'on cherche à définir en procédant à l'analyse des espèces et des différences qu'il contient.

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* Aristote :

(384-322 avant J.-C.) plus biologiste que mathématicien, et en politique, plus observateur qu’idéaliste, a apporté à la philosophie un étonnant mélange d’esprit systématique et de souci du détail concret. Dans cette vaste encyclopédie que forme son œuvre, résultat de l’enseignement qu’il donna au lycée pendant treize ans, il nous fait part de sa logique déductive.
« L’Organon » est un ensemble de traités qui expose la logique aristotélicienne, mais l’ordre de ces traités n’est pas chronologique. Aristote a d’abord réfléchi aux règles de la discussion (Topiques) avant que ses recherches dans le domaine de la logique ne lui permettent d’inventer la théorie du syllogisme (raisonnement en grec) : il a répertorié l’ensemble des syllogismes dans les « Premiers analytiques ». Les deux premiers traités de « l’Organon » traitent des éléments du syllogisme (les termes et les propositions) ; les « Premiers Analytiques » traitent du syllogisme en général, les « Seconds Analytiques » des syllogismes dont les prémisses sont nécessaires et les « Topiques » traitent des syllogismes dont les prémisses sont probables ; raisonnement dialectique à partir d’opinions généralement acceptées. La logique d’Aristote fut longtemps dominante, développée et perfectionnée au Moyen Âge ; mais elle n’est pas la seule logique de l’Antiquité; il existe aussi une logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes. Aristote a été aussi l’un des premiers à procéder à des classifications hiérarchiques systématiques des connaissances et des concepts, s’inspirant peut-être des divisions utilisées pour l’organisation des armées. Sa philosophie se divise en trois parties : la philosophie théorétique, la philosophie pratique et la philosophie poétique. La partie théorétique se divise à son tour en physique, mathématique et thélogie et ; la philosophie pratique en économique, éthique et politique ; la poétique comprend toutes les activités qui produisent une œuvre. Cette division est remarquable  car elle diffère de la division habituellement reçue ( logique, physique et éthique ). 
Son époque est marquée par le renouveau de l'empire macédonien et le déclin de l'influence de la démocratie athénienne. C'est à Aristote que le conquérant Philippe II de Macédoine confiera l'éducation de son fils Alexandre le Grand, avalisant peut-être ainsi l'idée de Platon selon laquelle puisque les philosophes ne peuvent devenir rois, il convient que les rois deviennent philosophes

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