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LES GRANDS PHILOSOPHES

 

* Francis Bacon :

(1561-1626) qui, en plus d'avoir fait carrière en droit et en politique, a contribué au développement de la science, de l'histoire et de la littérature. Adversaire de la scolastique, il est le père de l'empirisme et de la méthode expérimentale. Durant l'étude des faux raisonnements, sa meilleure contribution a été dans la doctrine des « idoles ». D'ailleurs, il écrit dans le « Novum Organum » que la connaissance nous vient sous forme d'objets de la nature, mais que l'on impose nos propres interprétations sur ces objets. D'après Bacon, nos théories scientifiques sont construites en fonction de la façon dont nous voyons les objets ; l'être humain est donc biaisé dans sa déclaration d'hypothèses.
L'idée prophétique de Francis Bacon était d'institutionnaliser une forme d'apprentissage expérimental afin de former une classe de scientifiques expérimentaux ayant les moyens de quérir le pouvoir. Il a formulé en 1597, l'équation fameuse « Nam et ipsa scientia potestas » que l'on peut traduire par « En effet, le savoir lui-même, est pouvoir », plus connu sous sa forme moderne : « Savoir, c'est pouvoir ». Il inventa un code pour chiffrer des messages diplomatiques. Il élabora le schéma d'une langue universelle.

 

* Galilée :

(1564-1642) En 1583, n'ayant aucun goût pour la médecine et encore moins pour les disputes scolastiques et la philosophie aristotélicienne, il est initié aux mathématiques et à l’astronomie. Dès lors, il se réclame de Pythagore, de Platon et d'Archimède et contre l'aristotélisme. Encore étudiant, il découvre la loi de l'isochronisme des pendules, première étape de ce qui sera la découverte d'une nouvelle science : la mécanique 

 

* Copernic :

(1473-1543) sur la conception du système solaire et de la terre. Le système de Copernic repose sur l'observation que la Terre est ronde,  tourne sur elle-même et fait un tour sur son axe en une journée, ce qui explique dans un premier temps le mouvement diurne de la sphère céleste en un jour. Il prétend également que la Terre fait le tour du Soleil ( héliocentrisme ) en un an et non l'inverse. Il affirme de plus que les autres planètes, comme la Terre, tournent toutes autour du Soleil. Copernic avance également le fait que l'axe de la Terre oscille comme celui d'une toupie, ce qui explique la précession. La théorie de Copernic contredit la théorie de Ptolémée : Copernic garde toutefois certains éléments de l'ancien système : ainsi l'idée des sphères solides ou la sphère des fixes physique, est conservée. Le nouveau système proposé par Copernic a certains avantages sur celui de son prédécesseur. Il explique, entre autres, le mouvement journalier du soleil et des étoiles par la rotation terrestre. Le mouvement du soleil au cours de l'année est aussi expliqué par le nouveau système.
Il a également l'avantage d'expliquer le mouvement rétrograde des planètes externes ( Mars, Jupiter, Saturne ). Sa théorie prend également en compte les planètes internes, Vénus et Mercure, qui sont situées plus près du Soleil que la Terre. Copernic avance aussi une théorie sur l'ordre des planètes, leurs distances, et  par conséquent, la période de leur révolution. En effet, Copernic contredit Ptolémée en affirmant que plus l'orbite d'une planète est grande, plus il lui faudra de temps pour faire une révolution complète autour du Soleil.
Cette théorie sera plus tard approfondie par Johannes Kepler et Isaac Newton.

 

* Thomas Hobbes :

(1588-1679) est un philosophe matérialiste nominaliste anglais, considéré comme l'un des plus importants philosophes politiques. Auteur du « Léviathan » et du « Citoyen (De cive) », il est l'un des premiers philosophes contractualistes qui tente de refonder la légitimité du pouvoir des dirigeants sur autre chose que la religion ou la tradition. Selon la théorie du « Léviathan », les hommes sont, par nature et en l'absence de tout pouvoir coercitif, enclins à une « guerre de chacun contre chacun ». Le caractère intenable de cet « état de nature », que Hobbes désigne également comme un « état de guerre », pousse les hommes à établir entre eux un contrat civil. En vertu de ce dernier, la force qui est commune aux hommes est transférée à un « pouvoir souverain » dont la tâche est d'instaurer et de maintenir coûte que coûte la paix civile. De par sa puissance, le Souverain est ainsi la garantie que les hommes ne retomberont pas dans l'anarchie de l'état de nature. En ce sens, Hobbes estime que l'affranchissement d'une liberté originelle liée à l'état naturel n'est pas consentie ; contrairement à la conception rousseauiste. Il n'existe pas dans la philosophie politique de Hobbes, une communauté d'hommes, prêts à déléguer volontairement leur liberté individuelle à disposer de leur destin.
Si l'entité supérieure doit commander les hommes, elle le fera par nécessité et sans l'investissement consenti de ces derniers. Ainsi, Hobbes rompt avec la philosophie première des penseurs critiques français ( Rabelais, La Boétie ). La Boétie estimait que le pouvoir ne s'applique qu'avec le consentement de ceux qu'il administre.
Le philosophe anglais, en définissant « l'homme loup pour l'homme » répond à sa nature par une restriction de sa liberté afin d'accéder à sa survie.
Hobbes est encore très présent aujourd'hui. On peut même l'opposer à Rousseau dans les conflits politiques liés à l'application de la souveraineté démocratique. Il est reconnu comme étant le penseur d'une bourgeoisie éclairée de pouvoir et il a été amené à résumer parfois les contraintes politiques ainsi : faire le bien de la société civile parfois malgré elle. Si l'homme emboîté dans les contraintes des destinées communes vient à protester contre ceux qui les commandent ; il faudra juger de la recevabilité de ses griefs au regard des impératifs devant mener au développement de la société chaque jour renouvelée.

 

* René Descartes :

(1596-1650) philosophe, mathématicien, et physicien français,  est aussi considéré comme un des  fondateurs de la philosophie moderne. Sa méthode, exposée en 1637 dans le « Discours de la méthode », est en rupture avec la scolasique enseignée jusqu'alors : la réflexion cartésienne est rationaliste.
Le rationalisme étant la doctrine qui pose la raison comme source principale de toute connaissance vraie de la réalité.
La raison est une faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous permet en suivant des règles ou des normes de fixer des critères de vérité et d'erreur de discerner le bien et le mal et de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée.
Cette faculté a donc plusieurs emplois : scientifique, technique et éthique.
Il ne faut néanmoins pas tomber dans le cliché selon lequel Descartes fut un précurseur de notre pensée moderne en se détachant de l'autorité des Anciens et en voulant refonder la science sur des vérités évidentes et démontrées. Platon comme Aristote avaient déjà défini la connaissance comme une croyance vraie vérifiée par la raison et la logique.

 

* Baruch Spinoza :

(1632-1677) est unphilosophe qui eut une influence considérable sur ses contemporains et nombre de penseurs postérieurs. Issu d'une famille marrane, il fut un héritier critique du cartésianisme et s'éloigna de toute pratique religieuse, mais non de toute réflexion théologique grâce à ses nombreux contacts interreligieux. Après sa mort, le spinozisme, condamné en tant que doctrine athée, eut une influence durable.
Deleuze l'appelait le « Prince des philosophes », tandis que Nietzsche s'inspira explicitement de son refus de la théologie . Les psychanalystes le tiennent pour le philosophe ayant le plus ouvert la voie à Freud. Il était, pour Lacan, sans doute le plus grand. Dans tous les cas, il est indéniable qu’il a été un des plus brillants représentants de l’humanisme.
La philosophie spéculative de Spinoza tente d'être entièrement déductive. Elle est écrite « more geometrico », c'est-à-dire en suivant l'ordre « géométrique » : axiomes, postulats, définitions et enfin démonstrations. Elle est développée selon des enchaînements logiques, rigoureusement déduits à partir de définitions, sur le modèle des mathématiques. Or, ce choix n’est pas arbitraire : il est le résultat d’une véritable réflexion sur l’essence de la connaissance.
Il faut donc commencer par exposer l’idée de la connaissance en général dans sa philosophie, idée dont nous trouvons des éléments avant tout dans le « Tractatus de intellectus amendatione ». Il est le premier à s'atteler à une exégèse rationaliste de la Bible qui l'amène à formuler la distinction entre le « croire » et le « savoir ». Identifiant Dieu à la Nature, Spinoza sera panthéiste, ou plutôt, athée, selon les lectures utilisant la formule « Deus sive Natura ». Comme l'expose Althusser, ainsi que Negri et Deleuze, Spinoza oppose à la conception transcendante du divin une philosophie matérialiste de l'immanence: Dieu n'est pas extérieur au monde, mais immanent à la « Nature », il est la « Nature ». De même, l'homme et la société ne sont pas extérieurs à la « Nature » : il ne faut pas concevoir l'homme comme un « empire dans un empire ». Dans le « Traité théologique-politique », œuvre majeure publiée de son vivant, il montre combien nombre d'assertions théologiques des églises et religions, sont en fait des prises de positions politiques qui n'ont rien à voir avec le texte biblique. Il reprend intégralement la lecture de la Bible, pour laquelle il propose une nouvelle méthode de lecture, littérale, qui demande à suivre ce principe que le texte ne soit expliqué que par le texte lui-même, sans lui substituer des interprétations plus ou moins libres. C'est-à-dire que, en cas d'incompréhension du lecteur, ou d'obscurité du texte, ou de contradiction de celui-ci, il faut aller chercher dans le reste du texte, d'autres passages susceptibles d'éclairer celui qu'on cherche à comprendre. Autrement dit : la réponse est dans le texte, et ne doit pas être cherchée dans l'imagination du lecteur. Toute interprétation est interdite. Il s'agit d'apprendre à lire le texte, en le respectant, dans son intégralité et qui contient forcément la réponse cherchée. En effet, ceci repose sur le principe de la prévalence du texte sur l'imagination, mais aussi, sur l'affirmation explicite que Dieu et la parole de Dieu ne peuvent être contraire à la raison. Ce serait faire injure à Dieu que de le supposer autrement. Comme pour Maïmonide, avant lui, et Averroès ( Ibn Kaldun ), l'accord de la raison et du message divin ne peut pas ne pas être : c'est par nature, conformément à la perfection de Dieu, qu'ils ne peuvent que nécessairement s'accorder. Si le texte de la Bible ne peut que s'accorder avec la raison, ses obscurités et contradictions doivent se dissiper par une étude minutieuse et une lecture attentive du texte qui s'interdira de le transformer en l'interprétant, qui s'interdira donc de le réinventer selon les besoins du moment. Spinoza, comme Hobbes avant lui, se livre à une démonstration critique des méfaits de l'utilisation de la religion, c'est-à-dire de la croyance des hommes par les pouvoirs politiques, qui ainsi mènent leurs sujets à suivre docilement leurs décisions et accomplir leurs projets, même les pires. La religion, la croyance religieuse, est ainsi le moyen le plus sûr et le plus aisé de faire faire aux hommes ce qui convient au pouvoir, quand bien même il s'agit du plus nuisible pour eux-mêmes et du plus honteux. Mais ils ne s'en aperçoivent pas, et croyant faire le bien et contribuer au salut de leur âme, ils font exactement le contraire, trompés qu'ils sont par des discours politiques qui prennent la forme d'injonctions religieuses et de promesses. Après cette théorie de l'illusion religieuse et de l'intérêt qu'a tout pouvoir à la maintenir, Spinoza complète l'analyse du théologique par une analyse du politique, expliquant les principes de l'organisation politique bonne et les rapports que doivent entretenir la religion et le politique afin de permettre la paix. Comme l'avait déjà théorisé avant lui Hobbes, dans le Léviathan, la religion doit être soumise aux lois communes, qui s'appliquent à elle comme à tous, soumise à l'État et au pouvoir politique, et ne doit s'occuper que du gouvernement des âmes et d'enseigner le bien et la morale. Alors, il peut développer, ce qui est le but de l'ouvrage, une théorie politique de la liberté, montrant en quoi celle-ci est cadrée par les lois ; puis en quoi la liberté de pensée et d'opinion est entièrement bonne et doit être entièrement reconnue par l'État. D'abord, la reconnaissance de la liberté de croire et de penser librement accordée à chacun est la condition de la fin des conflits religieux. Ensuite, cette liberté est entièrement bonne et non susceptible de nuire à l'État si le juste partage des tâches est réalisé entre les autorités religieuses et politiques. Une liberté qui peut être accordée sans restriction aucune, sauf pour ce qui relève de l'incitation à la haine et serait donc susceptible de nuire à l'État. La liberté de pensée doit être protégée par l'État, comme condition de la paix civile. La liberté accordée ne peut nuire à l'État à ces conditions. Cela constitue une théorie de la démocratie et une invalidation de la dictature, ce pouvoir qui prétend aller au-delà de sa puissance. En effet « nul n'a le pouvoir de commander aux langues » puisque les hommes eux-mêmes ne parviennent pas à contrôler ce qu'ils disent, donc il en va de même pour le pouvoir. Si le pouvoir ne peut contrôler les langues (qui parlent hors du contrôle du sujet parlant), a fortiori peut-il contrôler les pensées. L’État, en effet, ne régit pas tous les domaines de la vie humaine, les lois ne pouvant être étendues à toutes les activités : « la nature humaine ne peut supporter d’être contrainte absolument » et « vouloir tout régenter par des lois, c’est rendre les hommes mauvais ». C'est pourquoi « personne ne peut abandonner la liberté de juger et de penser ; chacun est maître de ses pensées ». C'est un droit que chacun tient de sa nature.

 

* John Locke :

(1632-1704) est un philosophe empiriste anglais, penseur de « l'Enlightenment», les « Lumières anglaises ». C'est à l'occasion de problèmes moraux et religieux que Locke s'engage dans une analyse critique des pouvoirs de l'entendement, afin de déterminer l'étendue de la connaissance humaine. Il va se doter d’une méthode qui  devrait ainsi permettre de comprendre comment l’entendement forme des idées des choses, et par là, de voir quelles sont les bornes de la connaissance humaine.
Ainsi, il détermine une théorie de la connaissance et des idées. Son apport a été aussi important en philosophie politique.  On le considère comme un fondateur de la pensée libérale. On peut décrire cette philosophie politique en trois parties : la loi naturelle, la propiété et le libéralisme. Pour lui, le contrat social crée une communauté seule détentrice de tous les pouvoirs. Mais, ne pouvant exercer elle-même ses pouvoirs, ceux-ci sont délégués à des magistrats. Tandis que le recours à la force concerne les pouvoirs exécutif et fédératif, le législatif appartient à la société elle-même. Le pouvoir législatif est pour Locke le pouvoir suprême : ce pouvoir ne peut donc être absolu ni arbitraire. Le pouvoir législatif n'a que le pouvoir de faire des lois et il est absolument dépendant de la communauté: seule cette dernière a le droit de désigner des instances législatives et d'en contrôler l'exercice. La hiérarchisation des pouvoirs consistera alors pour Locke de soumettre le pouvoir exécutif au pouvoir législatif, puisque ce dernier est le pouvoir suprême, et qu'il est l'expression de la volonté d'une communauté. La règle et le droit ont donc la primauté, et personne n'est au-dessus de la loi. Le pouvoir exécutif est donc naturellement inférieur, car il exécute seulement les décisions du pouvoir législatif. Pour éviter la concentration des pouvoirs, il faut les déléguer à des instances distinctes et même déléguer à plusieurs instances le même pouvoir ; par exemple, le législatif peut appartenir à une assemblée et au roi. Mais, il est préférable de confier ce pouvoir totalement ou en partie à une assemblée élue et renouvelable, afin qu'aucun individu de la société ne soit privilégié. Cette organisation comporte tout de même des risques d'abus, abus tant du pouvoir exécutif que du pouvoir législatif. Selon Locke, quoiqu'il arrive, et même si le pouvoir a été délégué, la communauté est toujours la seule véritable détentrice de ces pouvoirs. En conséquence, elle a le droit d'en contrôler l'exercice et elle est seule juge en ce domaine. Si le pouvoir législatif est utilisé abusivement, la communauté déclare nulles les décisions de l'instance judiciaire et celle-ci s'en trouve dissoute par le fait. John Locke formalise aussi le premier la notion de propriété présentée comme un droit naturel : tout homme possède une propriété sur sa propre personne. À cela, personne n'a aucun droit que lui-même. Le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains  lui appartiennent en propre. Comme elle a été tirée de la situation commune où la nature l'avait placée, elle a du fait de ce travail quelque chose qui exclut le droit des autres hommes. En effet, ce travail étant la propriété indiscutable de celui qui l'a exécuté, nul autre que lui ne peut avoir de droit sur ce qui lui est associé.

 

* Sir Isaac Newton :

(1643-1727) était un philosophe, mathématicien, physicien et astronome anglais.Figure emblématique des sciences, il est surtout reconnu pour sa théorie de la gravitation et la création, en concurrence avec Leibniz, du calcul infinitésimal. Isaac Newton est avant tout le père de la mécanique moderne grâce principalement à la loi universelle de la gravitation, à son principe de relativité et à trois autres lois qui portent son nom. Quand Newton affirme : « Si j'ai vu plus loin que les autres, c'est parce que j'ai été porté par des épaules de géants » ; le lecteur averti est censé comprendre, que le travail s'inscrit dans la continuité de celui de Galilée et de Copernic.

Loi universelle de la gravitation 

Deux corps ponctuels de masse MA et MB s'attirent avec une force proportionnelle à chacune des masses, et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Cette force a pour direction la droite passant par le centre de gravité de ces deux corps. Elle est responsable de la chute des corps sous l'effet de la gravité et de façon générale de l'attraction entre des corps ayant une masse : par exemple les planètes, les satellites naturels ou artificiels.

Principe de relativité 

Deux référentiels d'espace en translation rectiligne uniforme l'un par rapport à l'autre, sont équivalents pour les lois de la mécanique.

Les trois autres lois

Première loi de Newton ou principe d'inertie

L'énoncé original de la première loi du mouvement est le suivant :
tout corps persévère dans l'état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n'agisse sur lui, et ne le contraigne à changer d'état.
Autrement dit, s'il n'y a pas de force qui s'exerce sur un corps (corps isolé), ou si la somme des forces s'exerçant sur lui est égale au vecteur nul (corps pseudo-isolé), la direction et la norme de sa vitesse ne changent pas ou, ce qui revient au même, son accélération est nulle.
Cette première loi infirme les lois de la physique d'Aristote, d'après lesquelles on pensait que pour maintenir la vitesse d'un mobile constante, il était nécessaire de lui appliquer une force.

Deuxième loi de Newton ou principe fondamental de la dynamique 

L'accélération subie par un corps (dans un référentiel galiléen) est proportionnelle à la résultante des forces qu'il subit, et inversement proportionnelle à sa masse m.

Troisième loi de Newton ou principe des actions réciproques 

Tout corps A exerçant une force sur un corps B subit une force d'intensité égale, de même direction mais de sens opposé, exercée par le corps.

 

* Gottfried Wilhelm Von Leibniz :

(1646-1716) était un philosophe, scientifique, mathématicien, diplomate, bibliothécaire et homme de loi allemand.
Pour lui, la physique a sa raison dans l'étude de l'énergie, de la force qu'il associe à une étude métaphysique.
Si la physique étudie les mouvements de la nature, quelle réalité est ce mouvement ? Quelle cause a-t-il ? Le mouvement est en tous cas relatif. Une chose se meut selon la perspective d’où nous la regardons. Le mouvement n’est donc pas la réalité elle-même ; la réalité est la force qui subsiste en dehors de tout mouvement et qui en est la cause : la force subsiste, le repos et le mouvement étant des différences phénoménales relatives.
Leibniz définit la force comme « ce qu’il y a dans l’état présent, qui porte avec soi un changement pour l’avenir. » Cette théorie est un rejet de l’atomisme ; en effet, si l’atome est une réalité absolument rigide, il ne peut perdre de force dans les chocs. Il faut donc que ce que l’on nomme atome soit en réalité composé et élastique. L’idée d’atome absolu est contradictoire.
« Les atomes ne sont que l’effet de la faiblesse de notre imagination, qui aime à se reposer et à se hâter à venir dans les sous-divisions ou analyses. ». Ainsi la force est la réalité : la force est substance, toute substance est force. La force est dans un état et se modifie suivant des lois du changement. Cette succession d’états changeants possède un ordre régulier. Chaque état a une raison, c'est le principe de « raison suffisante »  qui nous dit que chaque état s’explique par celui qui le précède. À cette notion de loi se rattache également l’idée d’individualité : l’individualité est pour Leibniz une série de changements, série qui se présente comme une formule. Toute substance se développe ainsi suivant des lois intérieures, suivant sa propre tendance : chacune a sa loi propre. Ainsi, si nous connaissons la nature de l’individu, pouvons-nous en dériver tous les états changeants. Cette loi de l’individualité implique des passages à des états non seulement nouveaux, mais plus parfaits. Ce qui existe est donc pour Leibniz l’individuel ; il n’existe que des unités. Ni les mouvements, ni même les corps n’ont cette substantialité : la substance étendue cartésienne suppose en effet quelque chose d’étendue, elle est un composé, un agrégat qui ne possède pas, par lui-même, la réalité. Ainsi, sans substance absolument simple et indivisible, n’y aurait-il aucune réalité. Leibniz nomme « monade » cette réalité. Leibniz était aussi physicien comme tous les mathématiciens de son temps. Ses apports en physique ont été considérables et la logique qu'il développa fut sans doute une des plus importantes depuis l’invention de la syllogistique aristotélicienne.

 

* Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu :

(1689-1755) est un moraliste, penseur et philosophe français du siècle des Lumières. Avec John Locke, il est un inspirateur des principes d'organisation politique et sociale sur lesquels nos sociétés modernes s'appuient. De « l’esprit des lois », qui rencontre un énorme succès, Montesquieu tente de dégager les principes fondamentaux et la logique de différentes institutions politiques par l'étude des lois considérées comme simples rapports entre les réalités sociales. Il envisage  trois types de gouvernement : la république, la monarchie et le despotisme. Son œuvre, qui inspira les auteurs de la Constitution de 1791, mais également des constitutions suivantes, est à l'origine du principe de distinction des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, base de toute démocratie. Il est aussi considéré comme l'un des pères de la sociologie. Son combat contre l’esclavage a été important. Voici un extrait de son livre où il nous en parle.  « L'esclavage n'est utile ni au maître ni à l'esclave ; à celui-ci parce qu'il ne peut rien faire par vertu ; à celui-là, parce qu'il contracte avec les esclaves toutes sortes de mauvaises habitudes, qu'il s'accoutume insensiblement à manquer à toutes les vertus morales, qu'il devient fier, dur, coléreux, voluptueux, cruel […]». Il nous éclaire également sur l’influence du climat sur le comportement humain : « Les peuples des pays chauds sont timides comme les vieillards le sont ; ceux des pays froids sont courageux comme le sont les jeunes gens […]. Nous sentons bien que les peuples du nord, transportés dans les pays du midi, n'y ont pas fait d'aussi belles actions que leurs compatriotes qui, combattant dans leur propre climat, y jouissent de tout leur courage […]. Vous trouverez dans les climats du nord, des peuples qui ont peu de vices, assez de vertus, beaucoup de sincérité et de franchise. Approchez des pays du midi, vous croirez vous éloigner de la morale même ; des passions plus vives multiplient les crimes […]. La chaleur du climat peut être si excessive que le corps y sera absolument sans force. Pour lors l'abattement passera à l'esprit même : aucune curiosité, aucune noble entreprise, aucun sentiment généreux ; les inclinations y seront toutes passives ; la paresse y sera le bonheur […]».

 

* Voltaire :

(1694-1746) est un écrivain et philosophe français du XVIII siècle. Voltaire estimait fort ses vers et se voulait poète. L’art poétique se définissant par un ensemble de règles dont la finalité serait de produire la beauté. Dans la pensée du philosophe anglais John Locke, Voltaire trouve une doctrine qui s'adapte parfaitement à son idéal positif et utilitaire. Locke apparaît comme le défenseur du libéralisme en affirmant que le pacte social ne supprime pas les droits naturels des individus. En outre, comme Bacon, il pense que c'est l'expérience seule qui nous instruit ; tout ce qui la dépasse n'est qu'hypothèse. Voltaire tire de cette doctrine la ligne directrice de sa morale: la tâche de l'homme est de prendre en main sa destinée, d'améliorer sa condition, d'assurer, d'embellir sa vie par la science, l'industrie, les arts et par une bonne « police » des sociétés. Ainsi, la vie en commun ne serait pas possible sans une convention où chacun trouve son compte. Bien que s'exprimant par des lois particulières à chaque pays, la justice, qui assure cette convention, est universelle. Tous les hommes sont capables d'en concevoir l'idée, d'abord parce que tous sont des êtres plus ou moins raisonnables, ensuite parce qu'ils sont tous capables de comprendre que ce qui est utile à la société est utile à chacun. La vertu, « commerce de bienfaits », leur est dictée à la fois par le sentiment et par l'intérêt. Le rôle de la morale, selon Voltaire, est de nous enseigner les principes de cette « police » et de nous accoutumer à les respecter. Étranger à tout esprit religieux, Voltaire se refuse cependant à l'athéisme d'un Diderot ou d'un d'Holbach. Il ne cessa de répéter son fameux distique : « L'univers m'embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger ». De nos jours encore, cette interrogation subsiste, transférée sur la raison des « bonnes valeurs » des constantes universelles. Ainsi, selon Voltaire, l'ordre de l'univers peut-il nous faire croire à un « éternel géomètre ». Toutefois, s'il reste attaché au déisme, il dénonce comme dérisoire le providentialisme. Il représente éminemment l'humanisme militant du XVIIIe siècle.
Comme l'a écrit Sainte-Beuve : « Tant qu'un souffle de vie l'anima, il eut en lui ce que j'appelle le bon démon : l'indignation et l'ardeur. Apôtre de la raison jusqu'au bout, on peut dire que Voltaire est mort en combattant […]. »

 

* Jean-Jacques Rousseau :

(1712-1778) Celui-ci est un écrivain et philosophe genevois d'expression française. Pour Rousseau, l’homme dans son état naturel est bon. C'est la société, c'est-à-dire le désir de posséder, de dominer et de paraître, qui a corrompu l'homme. Il faut donc changer la société pour que l'homme reste bon. Pour cela, il a écrit « Du Contrat social ou principes du droit politique » qui a été considéré comme le texte fondateur de la République française. La société ne doit donc pas aliéner, et le seul pouvoir possible est l'exercice de la démocratie. Pour lui, la souveraineté  appartient au peuple et non à un monarque ou à un corps particulier. Il établit qu'une bonne organisation sociale repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté entre les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c'est-à-dire l'ensemble exhaustif des citoyens. Dans le pacte social, chacun renonce à sa liberté naturelle pour gagner une liberté civile. La souveraineté populaire est le principe fondamental du contrat social. L'indivisibilité de cette souveraineté est un autre principe fondamental, par lequel il faut comprendre que le pouvoir du « Souverain » ne saurait être divisé (Rousseau emploie ce terme pour désigner le peuple souverain) et ne peut s'en séparer par intérêt personnel, car l'intérêt personnel est contraire à la recherche de l'intérêt général, seul objectif du contrat social. Ce contrat social, Rousseau le voit comme faisant suite à l'état de nature dans lequel règne la loi du plus fort. Pour lui, la loi du plus fort ne peut être un principe directeur d'une société car il est incompatible avec l'intérêt général, et donc avec le contrat social : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir. » Assurément, c'est chez Rousseau qu'il faut chercher les sources de la conception française de la volonté générale : contrairement aux théories politiques anglo-saxonnes, Rousseau ne pense pas à la volonté générale comme la somme des volontés particulières ; c'est-à-dire à la volonté de tous mais comme ce qui procède de l'intérêt commun : « ôtez des volontés particulières, les plus et les moins qui s'entre-détruisent, reste pour somme des différences, la volonté générale ».
On oublie souvent que Rousseau destinait son « Contrat social » à de petits États. Il s'inspirait de deux modèles, l'un antique ; la cité grecque, notamment Sparte et l'autre moderne ; la République de Genève. Il est donc plutôt fédéraliste.
Rousseau s'opposait à l'opinion de la majeure partie des philosophes de son temps, qui admiraient souvent les institutions anglaises, modèle d'équilibre des pouvoirs loué par Montesquieu et Voltaire. Rousseau s'opposait également au principe même de la démocratie représentative et préférait une forme participative de démocratie, calquée sur le modèle antique. Se borner à voter, c'est, selon lui, disposer d'une souveraineté qui n'est qu'intermittente.

 

* Denis Diderot :

(1713-1784) est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français qui a marqué le siècle des Lumières. Grâce à son encyclopédie qui recueille tous les résultats acquis des sciences et des techniques, il fut un des grands animateurs intellectuels du XVIIIe siècle. Comme écrivain, il brille par le mouvement, la chaleur, l'abondance et la hardiesse. La philosophie de Diderot peut être ramenée à deux termes : matérialisme et athéisme. Le terme matérialisme désignant une disposition d'esprit qui consiste à partir de la réalité pour vivre et constituer le savoir et la connaissance. Le matérialisme s'ancre donc dans la matière, sa complexité et ses modifications. Tant qu'à son athéisme, il est bien plus agnostique, montrant une attitude selon laquelle ce qui dépasse les apparences sensibles, c'est-à-dire ce qui relève d'une connaissance des réalités dites métaphysiques est inconnaissable, et qui, de ce fait, refuse de prendre position quant à ces questions. Ainsi, à la question « existe-t-il un dieu ? », il répond qu'il ne peut pas et ne pourra jamais savoir. Il analysa par exemple, de façon originale, le rapport entre science et métaphysique, dans sa « Lettre sur les aveugles ».

 

* Emmanuel Kant :

(1724-1804) est un philosophe allemand. Il a apporté d'importantes contributions à la théorie de la connaissance, en éthique, en métaphysique ou en philosophie politique. Sa première grande contribution fut d’avoir fondé la théorie de la connaissance en tant que telle : il en fit une discipline indépendante aussi bien de la métaphysique que de la psychologie. D’autre part Kant cherche à développer une éthique philosophique profondément nouvelle qui est le fondement de ce qu’on appelle l’éthique déontologique, axée sur la notion de devoir. Enfin, il exposa une théorie esthétique qui est le fondement de la réflexion esthétique moderne. En ce qui concerne la théorie de la connaissance, il pense qu'il faut limiter les prétentions de la raison. Il faut que la raison apprenne que certaines questions dépassent ses capacités. Cette limitation n’est possible que par une critique complète de la raison par elle-même.  Il faut entreprendre une critique de la raison par la raison : voilà le sens véritable du titre « Critique de la raison pure ».
Le terme de critique, quant à lui, renvoie au mot grec « kritikein». Il signifie originellement juger une affaire, juger au sens juridique. La raison organisera donc un procès de ses propres prétentions à connaître des objets situés par delà l’expérience. La « Critique de la raison pure  » est un tribunal qui devra limiter les prétentions de la raison. Limiter les prétentions de la raison : telle est dans le fond la solution que veut apporter Kant à la crise et au questionnement de la métaphysique, qui a pour lui, trois concepts fondamentaux : l’âme, la liberté et Dieu.
Il faut que la raison apprenne que certaines questions dépassent ses capacités. Or, la démonstration de l’existence de ces objets est impossible pour nous, car notre connaissance est limitée par l’expérience. Il faut donc effectuer une révolution dans notre conception du savoir. C’est un bouleversement épistemologique. Il faut accepter l’idée que l'hypothèse métaphysique soit partie prenante de la connaissance.                                             





 


 

 

 

 

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